Tour du monde de l'entrepreneuriat féminin: Montevideo (3/5)

Publié le 10 mars 2021

Qu’est-ce que c’est d’être une femme entrepreneuse à Montevideo? À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, nous avons posé les mêmes questions à 5 de nos attachées économiques et commerciales basées à l’étranger. Petit tour d’horizon et d’inspiration au Liban, aux USA, en Allemagne en Uruguay et au Vietnam…

L’entrepreneuriat féminin – s’il se développe un peu partout avec plus ou moins de vigueur – se heurte encore aux modes de fonctionnement de sociétés patriarcales. Mais les lignes bougent doucement. Et, aux quatre coins du monde, des initiatives publiques ou privées viennent apporter de l’aide et les fonds aux réseaux de femmes entrepreneuses.

Être entrepreneuse en Uruguay, c’est quoi ?

Selon une étude menée dans 50 pays par le Global Entrepreneurship Monitor, l’Amérique latine est la région où la proportion de femmes qui osent créer une entreprise est la plus élevée.

« Sur l’ensemble de la population féminine économiquement active, 21% sont des entrepreneuses ou indépendantes. L’écart entre l’activité entrepreneuriale masculine et féminine était de 90% sur la période 2006-2018. Celui-ci s´est réduit depuis 2016, principalement en raison d’une tendance lente mais soutenue à l’augmentation du taux d’entrepreneuriat féminin. En 2018, ce ratio était de 57%.

La crise économique dérivée de la pandémie a d’ailleurs amené davantage de femmes à entreprendre pour soutenir financièrement leur famille.

89% des femmes qui créent leur propre entreprise le font dans des micros et petites entreprises et 4 sur 10 ont fait des études supérieures
Plus de la moitié des femmes qui entreprennent (54%) le font dans le secteur des services
38% se tournent vers le commerce
8% seulement prennent les rênes d’une entreprise du secteur industriel

Si, depuis 2020, l’Uruguay a sa première femme vice-présidente et une mairesse à Montevideo, il reste toutefois encore un long chemin à parcourir. Les inégalités entre les sexes sont une caractéristique structurelle de l’Uruguay, ainsi que d’autres pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. »

Obstacles : schéma familial & accès au financement

Voici une série de freins à l’entrepreneuriat pour les Uruguayennes:

La garde des enfants: les obligations familiales et le manque de temps qui en découle.
Limitations auto-imposées: un grand nombre de femmes uruguayennes se considèrent moins capables d’entreprendre que les hommes.
Travail non rémunéré: les femmes uruguayennes consacrent 36,6 heures par mois au travail non rémunéré, tandis que les hommes le font en moyenne 15,7 heures.
Difficultés d’accès au financement: un pourcentage plus élevé d’hommes dispose de leur propre capital lors du démarrage de l’entreprise, tandis que les femmes ont tendance à recourir davantage au financement d’un proche.
Le manque de réseaux pour se soutenir ou générer des affaires.

Des avancées: Le programe 8M

Le programme «8M» du Ministère de l’Industrie: accorde jusqu’à 1,5 millions de pesos uruguayens (environ 28.300 €) à des projets favorisant le développement, l’autonomie productive et économique. Depuis 2009, plus de 94 projets ont obtenu des fonds.