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BIGH: l’aquaponie bruxelloise à la conquête de l’Europe

BIGH: l’aquaponie bruxelloise à la conquête de l’Europe

Quitte à rêver, autant rêver grand. BIGH, c’est le projet innovant et 100% circulaire de l’architecte Steven Beckers. C’est aussi la plus grande ferme aquaponique d’Europe. Rien que ça. Et ses poissons sont bien loin de tourner en rond. Pe(r)chés au sommet des Abattoirs d’Anderlecht, ils préparent déjà leur saut vers la France et l’Europe, via notamment les Brussels Days de Paris. Récit d’une utopie, grandeur nature.

« L’aquaponie démontre la symbiose de la nature avec la ville « 

Bonjour Steven! Vous nous dévoilez aujourd’hui les coulisses du projet BIGH. Mais, dites-nous, l’aquaponie, c’est quoi au juste?

Steven Beckers: L’aquaponie, c’est la combinaison d’hydroponie et d’aquaculture. L’hydroponie la culture de légumes hors-sol, tandis que l’aquaculture est l’élevage de produits de la mer.

L’aquaponie tire son bénéfice dans le fait de transformer les déchets de l’aquaculture en nutriments pour l’horticulture. Les déjections des poissons sont traitées par notre biofiltre et l’eau enrichie qui en ressort est acheminée vers les plantes dans les serres.

BIGH, c’est donc une serre haute technologie de 2 000 m², ainsi qu’un potager extérieur de 2 000 m², le tout au cœur de la ville de Bruxelles, sur le toit du Foodmet, halle alimentaire faisant partie des Abattoirs d’Anderlecht.

 

Vous êtes architecte de formation. Le projet BIGH est né comment?

L’origine du projet prend sa source dans la recherche de solutions économiquement viables pour rendre l’immobilier et le milieu urbain productifs, de façon circulaire et régénérative

J’ai lancé le projet seul, mais je me suis rapidement entouré de spécialistes pour le développer. Très vite, les premiers investisseurs se sont manifestés ; Veolia est entré dans la danse, afin de donner au projet des moyens de gestion et de développement, en plus des moyens financiers.

Visite de la ferme aquaponique BIGH avec Isabelle Grippa et le cluster Hospitality

Des poissons et des légumes pour boucler la boucle circulaire

L’aquaponie est-elle le futur?

Au même tire que la permaculture est devenu un mode de pensée de l’entreprise, l’aquaponie démontre la symbiose de la nature avec la ville, exploitée sans pollution et tout en apportant une multitude d’impacts sociaux, économiques et écologiques positifs et vertueux.

L’aquaponie est passionnante, par sa logique circulaire naturelle. Il y a énormément d’acteurs à assembler autour d’un projet aussi complet. BIGH veut dire Building Integrated GreenHouses, mais aussi BIGH impact et pourquoi pas bientôt BIGH company…? Tout en maintenant l’éthique intrinsèque du projet !

Est-il possible d’être rentable ET circulaire?

À priori, ce qui est circulaire se doit d’être rentable à terme, au sens impact positif et régénératif du concept. Les façons de calculer la rentabilité doivent aussi être adaptées et tenir compte de certaines externalités. BIGH est en passe de prouver cette rentabilité, malgré les nombreux écueils qu’elle doit dompter ; c’est une question d’échelle et de réponse du marché.

BIGH, bientôt une aventure à l’étranger

Le concept BIGH est-il déclinable dans toutes les grandes villes du monde ? 

Oui, tout à fait. L’objectif d’une ferme telle que BIGH est de produire en ville pour la ville, tout en s’appuyant sur les ressources disponibles (chaleur fatale, énergie solaire, eau de pluie, etc.). Les productions (espèces de poisson, variétés de fruits et légumes) devront être adaptées mais le modèle est déclinable partout. Le projet BIGH est ambitieux et se veut être une réponse à la question de l’alimentation en 2050.

Vous participez aux Brussels Days 2021 à Paris ; BIGH a-t-elle des vues sur la France?

Nous étudions en effet les opportunités offertes par la France. Notre partenaire principal Veolia est un des majors français et mondial. La crédibilité de cette collaboration et le réseau dont elle dispose fait de la France un candidat de choix. De plus, nos habitudes alimentaires sont proches et la Belgique a souvent été un pays test pour les nouveautés en France.

Et quels sont les plans de BIGH à l’international?

Nous avons répondu à l’Appel à Projets Horizon 2020 de l’Union Européenne, lancé dans le cadre du Green Deal. L’objectif est de financer des projets qui permettront de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés. 

Nous avons été intégrés comme partenaire au projet « PHOTONFOOD« , qui a pour objectif de développer un outil flexible, accessible, et facilement utilisable pour détecter la présence et/ou analyser les concentrations en mycotoxines dans certaines productions alimentaires.

En effet, de grandes quantités de céréales et/ou noix sont jetées tous les ans en Europe pour cause de concentrations en mycotoxines trop élevées. Une détection plus rapide permettrait une meilleure prévention. Chez BIGH, ces champignons sont directement responsables de 5% des pertes de production.

La ferme aquaponique BIGH, accompagnée par hub.brussels

Bruxelles comme tremplin

BIGH est née à Bruxelles ; est-ce un hasard?

Non, plutôt un choix évident: la Région de Bruxelles Capitale est très dynamique en matière de circularité et d’amélioration de son patrimoine existant. Le Foodmet sur le site des abattoirs (le ventre de Bruxelles) en est un parfait exemple, sous ses 4000m2 de toiture. C’est aussi la capitale de l’Europe et une plateforme attractive pour les visiteurs du monde entier. 

La Région a en outre  investi dans BIGH, via finance&invest.brussels, et encouragé les banques de suivre nos investisseurs privés, après plusieurs salves de vérifications.

Nous avons aussi bénéficié d’un accompagnement de la part de hub.brussels. BIGH participant pour la première fois à un projet européen [de R&D], nous avions beaucoup de questions ; par le biais de ses services NCP Brussels [sur le programme européen de R&I Horizon Europe] et Enterprise Europe Network, hub.brussels nous a fourni conseils, information et un appui solide. Cela nous a aidé à mieux comprendre les enjeux de tels projets européens. 

Un mot pour les entrepreneurs et entrepreneuses de votre secteur ?

Innover est toujours un parcours du combattant, et parfois les meilleures idées sont abandonnées par manque de support. La période actuelle est favorable aux changements de paradigmes, aux nouveaux modèles. C’est dans l’approche systémique que l’on peut trouver les valeurs ajoutées.

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