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L’entrepreneuriat féminin en hausse à Bruxelles

L’entrepreneuriat féminin en hausse à Bruxelles

L’entrepreneuriat féminin a le vent en poupe à Bruxelles: une femme sur 10 est indépendante, soit le taux le plus élevé de Belgique. C’est ce qui ressort de l’édition 2019 du baromètre bisannuel de Women in Business, la plateforme de l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles, hébergée chez hub.brussels.

En 10 ans, le nombre de femmes indépendantes a progressé de 30% en Région bruxelloise, voire même de plus de 50% pour les indépendantes complémentaires. Une des raisons de cette tendance à la hausse est l’action des coopératives d’activité qui œuvrent à stimuler les femmes chercheuses d’emploi à se tourner sans risque vers l’entrepreneuriat. 

Cependant, malgré les progrès réalisés grâce aux mesures prises par la Région, le taux de femmes NEET (Not in Education, employment & training) reste trop élevé.

1 femme sur 10 est indépendante à titre principal

Les chiffres de 2018 se révèlent particulièrement significatifs. Cette année-là en effet, 52% des femmes âgées de 15 à 64 ans possédaient un emploi, ce qui représente une augmentation de près de 2 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Cette progression annuelle est la plus importante des dix dernières années et a contribué à réduire fortement le taux de chômage féminin (-1,7 points de pourcentage).

En 2018 toujours, plus de 27.000 femmes âgées de moins de 65 ans, soit 10% des Bruxelloises exerçant une activité professionnelle, étaient assujetties à la sécurité sociale des travailleurs indépendants. En dix ans, le nombre de femmes indépendantes en Région bruxelloise a augmenté de 30% et celui des femmes indépendantes complémentaires de plus de 50%.

Cette croissance se reflète dans les chiffres européens en matière de taux d’activité entrepreneuriale des femmes (TAE). Alors que la Belgique figurait en queue de peloton des 28 membres de l’UE avec un TAE de 3,1, soit le taux le plus bas de l’Union, la dernière étude réalisée en 2015 révèle que notre pays a enregistré une augmentation substantielle du nombre de femmes indépendantes lui permettant d’atteindre un TAE de 5 et de se hisser en 14e position à égalité avec la Hongrie et l’Espagne.

Pour Barbara Trachte, secrétaire d’Etat à la transition économique:

Cette encourageante progression de l’entrepreneuriat féminin à Bruxelles est à souligner. Même si elles restent proportionnellement moins nombreuses que les hommes, les femmes indépendantes portent de plus en plus de projets innovants dans l’écosystème bruxellois. Il faut continuer à les encourager à se lancer tout en les sensibilisant aux écueils à éviter. Il est également primordial de renforcer encore l’accompagnement des femmes entrepreneuses. C’est le sens de notre action au sein du gouvernement et du travail de la plateforme Women in Business.

Le rôle-clef des coopératives d’activités

La création à Bruxelles de coopératives d’activités contribue certainement à expliquer cette croissance au cours de la dernière décennie. Elles offrent un cadre structuré et sécurisé pour permettre de développer sereinement un projet entrepreneurial et le tester sur le marché.

Senrei Wu, créatrice de BoucheB, boucherie végétale dans les Tanneurs, confie:

Grâce à JobYourSelf, j’ai eu la possibilité de me concentrer sur le développement de mon projet sans prendre de risques financiers. Seule, je pense que je ne me serais pas lancée comme entrepreneure. Ce qui m’a particulièrement séduit, c’est la possibilité de me tester pendant 18 mois, de me faire une première clientèle, de challenger mes décisions avec des conseillers, des coaches, avant de me lancer comme indépendante.

Pour Isabelle Grippa, directrice générale de hub.brussels, les risques constituent effectivement un frein majeur à la volonté d’entreprendre des femmes:

Les femmes sont aussi avides de conseils et d’accompagnement. En cela, les coopératives d’activités répondent parfaitement à leurs attentes. Ce modèle est d’autant plus important en période de crise, qu’il brise l’isolement de l’entrepreneur.e. Chaque situation est unique, la plateforme Women in Business aide justement les femmes à trouver la structure d’accompagnement qui leur convient le mieux.

Pour Jean-Olivier Collinet, administrateur de JobYourSelf, il existe de nombreuses formes d’accompagnement en Région bruxelloise qui peuvent aider les femmes à faire le premier pas. Vivre une expérience entrepreneuriale, même si celle-ci n’aboutit pas à la création d’une entreprise, permet de trouver plus facilement un emploi.

Un taux de femmes NEET encore trop élevé

Si le nombre de femmes entrepreneuses augmente, un chiffre reste cependant toujours trop élevé: le taux de female NEET (Not in Education, employment & training). En 2018, 26% des femmes âgées de 15 à 64 ans n’étaient ni à l’emploi, ni au chômage, ni étudiantes, alors que la part des inactifs n’atteignait que 15% chez les hommes.

Pour Loubna Azghoud, responsable de la plateforme Women in Business:

Le visage des NEET est une femme! Le taux de 26% de «female NEET» ne doit laisser personne indifférent, il révèle une inégalité face aux opportunités économiques pour les femmes bruxelloises.

En Belgique, la différence entre les jeunes hommes et les jeunes femmes NEET est flagrante, on observe qu’entre 25-29 ans la différence est de 6% en plus pour les femmes NEET et entre 30-34 ans elle est encore plus élévée, 8,6% en plus pour les femmes. Cela correspond à l’âge de la maternité et de la responsabilité d’enfants en bas âges.

Le baromètre montre également une disparité entre les communes du nord et du sud de Bruxelles où pour Uccle la part des femmes indépendantes est de 12,9% (le plus haut à Bruxelles) et pour Molenbeek-Saint-Jean ce taux dégringole à 3,8%.

Ces chiffres nous encouragent chez Women in Business à renforcer nos actions dans le croissant du nord de Bruxelles.

L’impact de la crise de Covid-19

Le baromètre de l’entrepreneuriat féminin en Région bruxelloise montre aussi que près d’un quart des femmes indépendantes bruxelloises exercent leur activité dans les secteurs du commerce et de l’HORECA fortement touchés par la crise de Covid-19. Il est important d’en mesurer les conséquences sur l’activité des femmes entrepreneures à Bruxelles.

Une étude d’impact qui portera sur les difficultés, freins et besoins spécifiques des entrepreneures bruxelloises aujourd’hui, sera menée dans les prochaines semaines.

Pour Isabelle Grippa, directrice générale de hub.brussels,

Comprendre de quelle manière les femmes sont plus touchées que les hommes par cette crise inédite permettra d’ajuster les actions à mener par hub.brussels afin de soutenir ce public plus fragilisé économiquement. Tous les candidats-entrepreneurs, les entrepreneurs et starters ont besoin de trouver à Bruxelles des réponses à leurs questions. Dès le début du confinement, quatre pôles d’urgence ont été mis en place chez hub.brussels grâce à la mobilisation de 130 volontaires et au déploiement de certains outils. Cette étude permettra de renforcer le dispositif et d’en adapter le contenu aux femmes.

Chiffres clés du baromètre 2019

• 35: la majorité des femmes (57,3%) démarrant une activité d’indépendante ont moins de 35 ans
66: deux tiers des indépendantes (66%) sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur
3,8: Molenbeek-Saint-Jean présente le taux d’indépendantes le plus faible de la Région de Bruxelles-Capitale (3,8%). Woluwe-Saint-Pierre, Watermael-Boitsfort et Uccle possèdent les taux les plus élevés, avoisinant les 10% à 13 %
31,7: la Région de Bruxelles-Capitale compte proportionnellement 4 à 5 fois plus d’indépendantes de nationalité étrangère (31,7%) que les autres régions
92: en 5 ans, la part des femmes dans les CA des entreprises cotées a fait un bond de 92% de femmes, passant de 16,7% à 32% de présence de femmes. Alors que la Belgique occupait la 12ème place au niveau européen (UE-28) en 2013, elle se trouvait à la 6ème place en 2018
50.000: 8,7% des indépendantes bruxelloises ont un revenu supérieur à 50.000 euros par an. Dans les tranches de revenus les plus élevées, à partir de 30.000 euros, les indépendantes sont mieux représentées que leur homologues masculins

 

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Audrey Kamali

Attachée sensibilisation entrepreneuriat féminin akamali@hub.brussels

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