L’ouverture d’un commerce n’est pas sans risques. Elle demande d’avoir les épaules solides et des fonds propres conséquents afin de pouvoir rester à flot malgré les orages pouvant survenir. Pour aider les commerçant.e.s en herbe à maintenir le cap, la Région a lancé il y a 10 ans la bourse OpenSoon, qui propose aux concepts durables, innovants et de qualité du coaching et un soutien financier allant jusqu’à 15.000 euros. 

La Région de Bruxelles-Capitale compte plus de 20.000 commerces sur son territoire. Derrière ce chiffre, au moins autant d’histoires personnelles uniques et émouvantes, ponctuées d’abattement et de succès, de chutes et de rebonds, d’énormes doutes et de grandes certitudes. Nous vous en contons dans ce blog quelques chapitres.

Du vin en vrac, des idées claires

Partant du constat que l’offre en bar à vins naturels dans la commune de Saint-Gilles était réduite, Serge Leblon a décidé de créer un lieu à son image. C’est ainsi qu’est né Calmos, à l’automne 2019. Pour faciliter son ouverture, le bistrot de quartier a bénéficié de la bourse OpenSoon.

Installé sur le coin de la Place Morichar à Saint-Gilles, Calmos est rapidement devenu pour les habitants du quartier un lieu de partage et de convivialité. Un lieu dont le nom est une référence directe au film culte de Bertrand Blier, mais aussi et avant tout un nom qui appelle à la détente. Qui entre chez Calmos s’apprête à lever le pied, tout en savourant une sélection de vins naturels. Au verre, à la bouteille ou… à la tireuse.

Construire une carte éco-responsable

Chez Calmos, on retrouve une sélection de vins naturels, de quelques bières de micro-brasseries ainsi que des jus et softs bios. « Le vin naturel vise à retrouver l’expression naturelle du terroir« , détaille Serge. « Il est issu de raisins travaillés sans désherbants, pesticides, engrais. Les vendanges sont manuelles et lors de la vinification, le vigneron s’efforce de garder le caractère vivant du vin. » Sur l’ardoise, les grignotages proposés pour accompagner la dégustation sont bio et majoritairement issus de circuits courts.

Derrière le bar de Calmos s’étire une longue liste de vins à la tireuse, conservés et servis depuis des fûts. « C’est un peu ce qui fait notre différence et qui nous permet de pousser notre démarche éco-responsable encore plus loin. Le vin en vrac se dit d’un vin qu’on tire directement à la cuve et qu’on met en bouteille soi-même. Une pratique moins coûteuse et plus écologique. » Du vin en vrac qui peut être consommé au verre (à partir de 4€ pour un vin nature de qualité), en pichet ou encore en bouteille sur place ou à emporter (Calmos est également caviste), grâce à des bouteilles recyclables prévues à cet effet.

Le Pain Levé, une boulangerie socialement engagée

Niché dans la rue Josaphat à Schaerbeek, l’atelier-boutique du Pain Levé a ouvert ses portes en décembre 2020. Cette boulangerie artisanale, autogérée et militante a présenté un dossier de candidature au comité d’avis OpenSoon la même année. Elle a bénéficié d’un subside de 15.000€.

Un prix différencié

Les boulangeries artisanales se multiplient à Bruxelles, au grand bonheur des amateurs de pains et viennoiseries de qualité. Le métier de boulanger n’en reste pas moins une fonction exigeante, tant au niveau des conditions de travail que de la conciliation vie privée/vie professionnelle. En outre, dans le cas des boulangeries artisanales au levain et bio, celles-ci ne sont pas toujours accessibles d’un point de vue financier.

Afin d’arriver à concilier produit de qualité et accessibilité, Léa, Louise, Colin, Sylvain et Charlotte ont fondé Le Pain Levé, une boulangerie artisanale, mais avant tout militante. Le principe ? Proposer du pain de qualité accessible à tous, via un système de prix différencié: chaque produit s’affiche sous trois montants. En fonction de sa situation, le client choisit d’acheter au prix moyen, au prix – 20% ou au prix + 10%. 

Une entreprise en autogestion

Autre spécificité: la boulangerie est autogérée. « Il n’y a pas à proprement parler de patron », explique Sylvain. Toutes les décisions sont prises à cinq, et chacun passe du four au comptoir en fonction des besoins. Les horaires d’ouverture diffèrent également des boulangeries classiques puisque l’atelier-boutique du Pain Levé ouvre ses portes du mardi au vendredi, de 12h30 à 19h00.  « Cela nous permet de dormir la nuit, de pétrir le pain le matin et de vendre nos pains frais, brioches, cookies, etc. l’après-midi jusqu’en début de soirée. »

Seed, des lunettes qui ont tout bon

C’est dans la très animée rue du Bailli que Laurent Marien a installé sa boutique dédiée aux produits d’optique, mais pas n’importe lesquels. En effet, chez Seed, on ne trouve que des lunettes durables. Un projet qui a séduit le comité d’avis Opensoon et lui a attribué un subside de 15.000€.

La durabilité dans le milieu de l’optique n’est pas forcément une évidence. Les produits vendus dans les grandes chaînes ne laissent que très peu de place à la transparence quant aux conditions environnementales et sociales de fabrication. C’est le constat qu’à fait Laurent Marien, après avoir travaillé 10 ans dans ce milieu. Afin d’insuffler un changement dans le secteur, il a décidé de concrétiser son projet 100% éco-responsable.

Un aménagement pensé de la tête aux yeux

Chez Seed, on trouve des produits qui correspondent aux valeurs de Laurent. « Ma volonté est de travailler uniquement avec des marques proposant des lunettes fabriquées de façon artisanale en Europe. Le plus gros challenge pour débuter a été de trouver des fournisseurs qui correspondaient à ce que je recherchais. » Après avoir défini des critères de sélection, Laurent a choisi de travailler avec une poignée de marques. « Certains modèles sont réalisés à base de bois, d’autres de coquilles de moules ou encore de déchets marins. »

Dans le point de vente ouvert en décembre 2020, les lunettes s’exposent sur du mobilier en bois recyclé. « Je me suis entouré de Design with Sense afin de concevoir et d’aménager l’espace avec des matériaux de récupération : 70% des aménagements de la boutique sont faits à partir de matériaux recyclés. »  Et ce n’est pas tout : la partie atelier où Laurent taille les verres de monture a également été pensée durablement, grâce à un système de recyclage d’eau en circuit fermé. Bref, chez Seed, tous les postes d’un magasin d’optique ont été repensés de façon à le rendre plus durable.

Et Opensoon dans tout ça ?