Rencontre avec Lisa Yasmine Frid, 31 ans et fondatrice de YAAS
Et si quatre lettres avaient le pouvoir de rétablir l’équilibre entre les genres? Avec YAAS, Lisa Yasmine Frid invite l’artisanat berbère dans les intérieurs bruxellois et se fait la porte-parole de ses tisseuses. Chacun de ses tapis, arrivés tout droit des plaines de l’Atlas, raconte une histoire, dont la trame se lit… entre les fils.
Après des études de décoration d’intérieur et plusieurs formations en communication, marketing et design, Lisa a intégré le département communication visuelle d’une société biomédicale. En 2019, elle a décidé de se consacrer à plein temps à ses racines berbères, afin de donner une visibilité à son riche artisanat et aux femmes qui le portent. Le projet YAAS était né.
En janvier 2021, les tapis, poufs et coussins de YAAS ont élu domicile sur les étagères de l’Auberge Espagnole Etterbeek, l’un des incubateurs commerciaux de hub.brussels.
Artisanat berbère pour intérieurs contemporains
YAAS, quèsaco?
YAAS est une entreprise de décoration d’intérieur qui fait la promotion de l’artisanat berbère et travaille en collaboration avec des coopératives féminines marocaines pour la production de tapis, coussins et poufs berbères, ainsi que des produits en osier.
Nous voulons mettre à l’honneur le travail de création de chaque pièce. En effet, il y a derrière chacune d’entre elles une artisane talentueuse. Notre mission est de donner une visibilité à leur travail et de pouvoir les rémunérer à leur juste valeur.
Tu es seule à la barre ?
Oui, je suis seule à la barre mais j’ai une amie qui m’aide beaucoup pour tout ce qui est communication écrite et multilingue.
Pourquoi Bruxelles?
Pour mon projet, Bruxelles est une évidence: c’est une ville cosmopolite, très à la page dans le secteur du design. De plus, la région propose de multiples aides pour donner l’opportunité aux entrepreneurs de se lancer.
Sur un plan plus personnel, c’est une ville qui me tient cœur car j’y ai grandi et j’y vis depuis toujours. Je ne me vois pas ailleurs.
Quel rôle a joué la crise dans ton projet ?
Comme c’est la première fois que j’ai l’opportunité d’évaluer le succès ou non de mes produits dans un magasin physique, c’est assez difficile de faire une analyse globale. En tout cas, je suis très satisfaite du résultat pour le moment: malgré les délais de lancement et les restrictions liées à la crise sanitaire, le projet et les produits plaisent beaucoup. Je peux donc dire que le lancement est une réussite malgré la situation.
Quelles alternatives as-tu trouvé pour y faire face?
YAAS a commencé à se faire connaître via son e-shop. Cela a permis au début du COVID de faire quelques ventes en ligne. Parallèlement à cela, je reste très active sur les réseaux sociaux pour attirer la clientèle et rendre le projet visible.
Quels ont été les plus gros freins au moment de te lancer ?
Le plus difficile a été de me démarquer sur le web car la concurrence est rude dans ce secteur et que je ne pouvais pas me permettre le loyer d’un magasin pérenne.
Et les plus belles opportunités?
L’Auberge Espagnole a été la plus belle et importante opportunité pour YAAS car aujourd’hui je peux enfin rencontrer ma clientèle et évaluer mes produits. Cela me permet aussi de savoir si YAAS peut se permettre d’ouvrir une boutique dans l’avenir.
Y a-t-il, à ton sens, un âge pour entreprendre ?
Je pense qu’il n’y a pas vraiment d’âge pour entreprendre. Il vaut mieux ne pas trop réfléchir mais plutôt foncer, essayer ses idées sans avoir peur de l’échec car c’est celui-ci qui va nous permettre de grandir et de prendre de l’assurance dans nos projets.
Les 3 conseils de Lisa Yasmine
- 1) Être polyvalent.e
- 2) Être curieux.se
- 3) Saisir les opportunités
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