Bruxelles: les exportations de biens tiennent bon face à la crise
Le 19 novembre dernier, les trois régions, le SPF Affaires étrangères et l’Agence pour le Commerce extérieur ont présenté dans une vidéo-conférence conjointe les chiffres des exportations belges depuis le début de la crise de la COVID-19. Si Bruxelles suit la tendance baissière observable dans tout le pays, ses exportations ont toutefois moins souffert qu’au niveau national. Pourquoi? Éléments de réponse.
- Je découvre l’étude « L’impact de la crise de la COVID-19 sur le commerce extérieur belge»
Pour la capitale internationale qu’est Bruxelles, le quasi arrêt des voyages touristiques et des nuitées d’affaires avec un taux d’occupation des hôtels de 66% inférieur à celui 2019, le report de certains projets de construction à l’étranger ou de projets d’investissements étrangers en Europe – et à Bruxelles en particulier – ont entrainé une baisse drastique de toutes les prestations de conseils techniques, juridiques, financiers et lobby pour des clients étrangers.
Or, Bruxelles est la seule région belge où les exportations de services dépassent celles des biens. Les exportations de marchandises ne représentent en effet que 45% du total des exportations bruxelloises.
Hausse des exportations de biens bruxelloises
Et pourtant, si la région bruxelloise suit la tendance baissière observable en Belgique au cours de la période mars-août 2020, les exportations bruxelloises de biens ont moins souffert (-5,06% par rapport à mars-aout 2019) qu’au niveau national (-14,49%).
Sur la période de juin-août 2020, on observe même une hausse de 10,4% des exportations de biens bruxelloises: la Région a exporté à hauteur de près de 2 milliards d’euros contre 1,8 milliard d’euros en juin-août 2019, alors même que les exportations belges ont baissé sur cette même période.
Cette baisse moins significative au niveau bruxellois peut s’expliquer par la hausse drastique des exportations de produits des industries chimiques (+78,1%, passant de 727 millions d’EUR à 1,2 milliard d’EUR) poussée par les activités pharmaceutiques.
La gastronomie bruxelloise, une renommée internationale
Le secteur de l’industrie alimentaire occupe lui aussi une place importante en Belgique (19,5% du revenu total). À Bruxelles, 4 à 5% des exportations concernent le secteur alimentaire.
En raison de la crise, les exportations alimentaires bruxelloises ont baissé de 3,47% par rapport à 2019 (pour la période mars-août). La part bruxelloise dans les exportations belges de produits alimentaires a néanmoins légèrement augmenté (1,82% en mars-août 2020 contre 1,8% en mars-août 2019).
Pascal Smet, Secrétaire d’État au Commerce extérieur et aux Relations européennes et internationales, souligne d’ailleurs:
L’industrie alimentaire bruxelloise est connue dans le monde entier pour sa qualité. Et pas seulement pour ses bières et ses gaufres, les confiseries et les aliments secs, par exemple, attirent eux aussi l’attention des acheteurs étrangers.
Parmi les plus grosses parts des exportations alimentaires bruxelloises, on retrouve ainsi le chocolat et autres préparations alimentaires contenant du cacao (18,05%) mais aussi des produits à base de céréales (17,41%) et des produits de la boulangerie, de la pâtisserie ou de la biscuiterie (12%).
Depuis 2016, en marge du très notoire festival Eat!Brussels, Drink!Bordeaux organisé par visit.Brussels, hub.brussels invite une délégation d’acheteurs étrangers à rencontrer des producteurs bruxellois, visiter leurs installations, déguster leurs produits et passer des commandes.
Compte tenu de la crise sanitaire, le Festival ne pouvait se tenir cette année ; hub.brussels a donc repensé sa formule de mise en réseau. Le monde ne peut venir goûter à la gastronomie bruxelloise? Qu’à cela tienne: les spécialités bruxelloises s’inviteront aux tables du monde entier, dans une gigantesque dégustation à distance !
300 kg de marchandises bruxelloises, acheminées aux quatre coins du monde
Fin août, hub.brussels a lancé un appel auprès des entreprises bruxelloises qui souhaitaient faire découvrir leurs produits auprès de potentiels acheteurs internationaux.
Au total près de 35 entreprises se sont inscrites et plus de 80 acheteurs potentiels issus de 18 pays se sont fait connaître. Parmi ceux-ci des acheteurs des pays limitrophes mais aussi en provenance d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Suède, de Finlande, de Croatie, du Canada, des États-Unis, du Koweït, des Émirats arabes unis, de Chine, de Corée du Sud, de Singapour, du Vietnam ou encore du Japon.
«Puisqu’on ne peut pas amener les acheteurs à Bruxelles, amenons Bruxelles aux acheteurs! Face à cette situation, il faut être créatif et continuer à soutenir nos entreprises dans leurs exportations, car le développement à l’international est un véritable levier de redéploiement pour elles. À la manière d’un site de rencontre, hub.brussels a donc organisé des tablées virtuelles entre producteurs bruxellois et acheteurs étrangers.» explique Isabelle Grippa, directrice générale de hub.brussels.
Cette action a constitué un défi humain et logistique de taille: hub.brussels a réceptionné près de 300kg de marchandises bruxelloises à acheminer aux quatre coins du monde.
Ces produits ont ensuite été dégustés en temps réel par les potentiels distributeurs et importateurs étrangers, via une plateforme de tablées virtuelles. Au total, plus de 130 rendez-vous ont été fixés dans ce marathon culinaire.
Les Export Talks, pour concrétiser vos projets d’exportation en ligne
Le département de soutien à l’Internationalisation de hub.brussels a également revu ses outils de soutien pour mieux servir et armer les (néo-)exportateurs pendant et après la crise. hub.brussels propose ainsi les Export Talks, une série de 25 webinaires pensés pour anticiper la reprise économique prochaine et outiller les entreprises à la conquête de nouveaux marchés.