L’entrepreneuriat féminin à Bruxelles en chiffres
Écrite en lettres pailletées sur fond rose dans le dernier film de Greta Gerwig, l’égalité des sexes est une problématique bien réelle, y compris dans le monde de l’entrepreneuriat. Car si les femmes s’y font, à Bruxelles, une place de plus en plus importante, les freins subsistent, comme le démontre la dernière édition de notre baromètre sur l’entrepreneuriat féminin. Plongée dans des chiffres évocateurs, compilés par notre hub entrepreneuriat féminin Women in business.
Le verre à moitié plein: plus de femmes entrepreneures
Certes, les hommes sont encore surreprésentés dans les milieux entrepreneuriaux. Seuls 28,9 % des entrepreneurs bruxellois sont des femmes. Les femmes sont toutefois en nette progression, puisque leur nombre a augmenté de 12,6 % entre 2018 et 2021, contre 9,8 % pour les hommes.
À Bruxelles, les femmes choisissent majoritairement le statut d’indépendante à titre principal (73,11%). Les femmes font toutefois statistiquement plus le choix de lancer leur activité à titre complémentaire que les hommes : un peu plus d’une indépendante sur quatre choisit ce statut, contre près d’un indépendant sur sept. Le statut d’indépendante à titre complémentaire enregistre d’ailleurs une croissance deux fois plus importante que celui d’indépendante à titre principal (+19,0% contre +10,7% entre 2018 et 2021).
Barbara Trachte, secrétaire d’État bruxelloise à la transition économique, souligne l’importance de soutenir les femmes entrepreneures : « L’entrepreneuriat est un puissant outil d’émancipation et d’épanouissement personnel. Actuellement, le paysage entrepreneurial ne reflète pas la diversité de la population bruxelloise. Toutes les actions que nous avons mises en œuvre, en termes d’accompagnement, de financement et de mise en avant d’entrepreneuses role models, visent à changer la donne. «
Le verre à moitié vide: encore trop de précarité financière
Les indépendantes bruxelloises sont plus vulnérables à la précarité financière que leurs homologues masculins, avec 52% d’entre elles ayant un revenu annuel inférieur à 20.000 euros (contre 40,3% pour les indépendants). Qui plus est, le manque de garanties financières entrave l’accès au financement, ce qui accentue leur désavantage.
De plus, les entrepreneuses bruxelloises rencontrent plus de difficultés que les hommes en phase de création de leur entreprise, notamment pour le développement d’un business plan et la production de produits. En matière de financement aussi, elles sont moins équipées en termes de connaissances et compétences entrepreneuriales et expriment dès lors un besoin d’accompagnement à ce sujet. Les indépendantes sont plus de deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer ne pas être conseillées du tout dans leur recherche de financement.
Isabelle Grippa, CEO de hub.brussels, déclare: « si nous nous félicitons de l’augmentation constante du nombre de femmes exerçant une activité indépendante, nous ne pouvons ignorer le fait que plus de la moitié d’entre elles sont confrontées à la précarité de l’emploi. Nous veillerons à ce qu’elles aient un meilleur accès aux informations sur les subventions et les possibilités de financement et qu’elles soient orientées vers les services de soutien existants si nécessaire. »
Engagement pour l’inclusivité
Depuis 2014, hub.brussels soutient activement l’entrepreneuriat féminin dans la région bruxelloise par l’intermédiaire de « Women in Business ». Plus de 45 partenaires sont impliqués dans cet écosystème dynamique pour encourager et promouvoir la part féminine dans l’entrepreneuriat à Bruxelles.